5 janvier 1931 : naissance d’Alvin Ailey, chorégraphe afro-américain
Alvin Ailey a profondément marqué la danse moderne américaine, puisant ses sujets dans le monde contemporain comme aux sources de la culture afro-américaines.
Alvin Ailey est né le 5 janvier 1931 au Texas dans une famille afro-américaine, avant de grandir à Los Angeles. Séduit par la danse au début de son adolescence, il suit une formation hétéroclite à de nombreuses techniques de danse : classique, jazz, moderne, contemporaine. En 1958, il fonde dans la 92ème rue de New York sa propre compagnie en réunissant une troupe de danseurs noirs, encouragé par la chanteuse Lena Horne. Cette compagnie, l’Alvin Ailey American Dance Theater, bouleverse alors l’univers de la danse contemporaine et jazz. Peu de danseurs et chorégraphes noirs évoluent ou exercent leur métier au sein des grandes académies ou troupes dites classiques ou traditionnelles.
Alvin Ailey veut promouvoir et populariser la culture afro-américaine, ses origines, ses croyances. Le cultissime ballet « Revelations » (1960), avec ses mouvements modernes « traditionnels » sur des negro-spirituals, en est un puissant condensé et entrera dans l’Histoire de la danse. « Revelations » traduit l’abnégation, la délivrance, la foi. Dans d’autres ballets à venir, il sera également question des souffrances de l’esclavage comme dans « Cry » en 1971. La danse d’Alvin Ailey est une sorte de génial syncrétisme de danse afro-américaine et contemporaine « académique ».
Alvin Ailey est très imprégné par le blues, dérivé des chants de travail et des gospels afro-américains, et le jazz. En hommage à son ami Duke Ellington, célèbre pianiste et compositeur, Alvin Ailey monte « Night Creature » en 1974 et « Pas de Duke » en 1976, un pas de deux initialement dansé par Judith Jamison et Mikhaïl Baryshnikov. La partition de « The Winter in Lisbon » (1992) de Billy Wilson, également au répertoire de la compagnie, est signée par le trompettiste noir-américain Dizzie Gillespie.
Son oeuvre et sa danse s’inscrivent aussi dans le combat contre la ségrégation raciale. Formé par un disciple de Katherine Dunham, Ailey fut interpellé par les tournées historiques dans le sud ségrégationniste des Etats-Unis de la première compagnie afro-américaine de danse moderne. Il créa 79 ballets tout au long de sa vie avec l’Alvin Ailey American Dance Theater, aujourd’hui l’une des plus importantes et célèbres compagnies de danse de New York. L’universalité de son langage, la puissance émotionnelle et la force théâtrale des œuvres d’Alvin Ailey le feront inviter par d’autres compagnies pour y réaliser des chorégraphies : le Joffrey Ballet, l’American Ballet Theatre, le Harkness Ballet, le London Festival Ballet, le Ballet de la Scala de Milan, et l’Opéra de Paris ( création de « Au bord du précipice » en 1983).
En 1987, il reçoit un American Dance Festival Award pour l’ensemble de sa carrière. Alvin Ailey meurt du sida en décembre 1989.
En Novembre 2014 Barack Obama lui remet à titre posthume la plus haute distinction civile américaine the Presidential Medal of Freedom.
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